Jamais les femmes n’ont aussi peu risqué de mourir en donnant la vie. Il y a beaucoup moins d’enfants de moins de cinq ans qui meurent. Et l’extrême pauvreté a été diminuée de plus de moitié. Ce sont évidemment de très bonnes nouvelles. Mais nous savons que ces accomplissements ne sont pas ce qui été espéré, et nous craignons que la pauvreté, la maladie et la souffrance ne soient quotidiennes pour beaucoup trop de gens, pendant trop longtemps.
Ces Objectifs de développement durable sont là pour assurer que tous les êtres humains puissent déployer leur potentiel dans la dignité, l’égalité et dans un environnement sain et sûr. Les Objectifs sont ambitieux, et nécessitent le travail commun des Nations Unies, des gouvernements, des ONG, des entreprises et de la société civile. Mais de quel bien commun parlent les ODD ? Ces derniers sont une liste de besoins matériels comprenant de nombreuses façons d’y répondre. Mais le développement humain n’est pas uniquement axé sur la satisfaction des besoins.
D’un point de vue chrétien, les ODD peuvent sembler négliger des éléments importants, lorsqu’on en vient à parler de servir les pauvres : la compassion, le sacrifice, la générosité, l’altruisme ou la foi. Le problème avec la pauvreté et l’injustice n’est pas seulement politique ou financier. Les combattre sont une obligation morale. Les chrétiens ont quelque chose à dire à ce propos. Et cela devrait contribuer à leur unité. L’Église a une responsabilité. Un engagement. Une onction. Le défi des organisations chrétiennes est d’être professionnelles et prophétiques.
En tant que chrétiens, et qu’églises, nous devons soutenir les ODD. Mais peut-être devrions-nous considérer d’aller un peu plus loin : apporter la bonne nouvelle aux pauvres, panser les cœurs brisés, proclamer la liberté aux captifs. Les ODD sont uniquement un moyen, non une fin. Les humains ont beaucoup plus de valeur qu’une liste d’objectifs.
Pouvons-nous vraiment atteindre ces ODD sans aborder les traditions et les croyances des peuples ? Autour du globe, 8 personnes sur 10 s’identifient à un groupe religieux. 2,2 milliards de chrétiens, 1,6 milliards de musulmans, et 1 milliard d’hindous. La foi fait partie de l’identité d’une majorité de gens. La foi importe pour beaucoup. Et cela ne pose pas de problème de parler de foi dans le développement. Les groupes religieux ont toujours fait partie de la société et ont le pouvoir de provoquer un changement d’attitude et de comportement, en amenant des progrès à différents niveaux de la société. Les groupes religieux ont été impliqués dans le développement durable bien avant les Nations Unies ou le secours institutionnel.
Alors que nous réfléchissons aux succès et aux échecs des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et alors que nous regardons vers l’avenir avec les ODD, il est important de se rappeler que nous partageons tous la même humanité. Si nous souhaitons ne laisser personne derrière, alors nous devons nous souvenir, non seulement des statistiques, mais de tous les visages de la pauvreté. En tant que chrétiens, nous nous tenons, solidaires, avec nos voisins du monde qui sont dans le besoin, et nous avons notre rôle à jouer. Peut-être même une obligation.
Cette réflexion est tirée de la brochure God’s Globale Goals.