Au cours des dernières décennies, la crise climatique croissante nous a fait prendre conscience de l’ampleur de notre impact sur la planète. Nous nous trouvons dans un processus d’apprentissage intergénérationnel : nos actions ont des conséquences sur notre environnement proche, sur nos sociétés ou sur les générations à venir – et même au-delà de notre espèce humaine. Dans ce contexte, différents signaux d’alarme ont déclenché ce processus d’apprentissage. Par exemple :
Le développement de la bombe atomique nous a fait prendre conscience que nous pouvions détruire notre espace vital sur la planète en quelques minutes.
Le trou dans la couche d’ozone nous a ouvert les yeux sur les interférences graves qu’engendre notre utilisation de produits chimiques avec les systèmes naturels.
Le réchauffement climatique nous a fait réaliser à quel point notre consommation d’énergie, notamment en matière de mobilité, impacte considérablement notre climat.
La prise de conscience, fort heureusement, est de plus en plus forte. La question n’est plus de savoir si un changement va se produire, mais plutôt comment nous devons y faire face.
Le concept de limites planétaires a été développé par un groupe de 26 experts du système environnemental du Stockholm Resilience Centre et a été publié pour la première fois en 2009. Actuellement, neuf limites planétaires ont été identifiées, mais plusieurs d’entre elles ont déjà été dépassées, comme nous pouvons le constater sur le schéma ci-dessus.
Prenons l’exemple du réchauffement climatique : plus la Terre se réchauffe, plus la glace fond au niveau des pôles. Plus la glace fond, plus la terre absorbe de chaleur, faisant ainsi encore fondre la glace plus rapidement. Parallèlement, le sol s’assèche en raison de la hausse des températures. Des incendies de forêt dévastateurs se produisent, libérant de grandes quantités de gaz à effet de serre et détruisant le principal filtre de ces gaz : les arbres et autres plantes. Nous voyons ainsi que toutes ces limites sont reliées les unes avec les autres et que le dépassement de l’une entraîne de facto la dégradation d’autres équilibres.
Les limites planétaires représentent les frontières écologiques de la planète Terre. Il s’agit d’indicateurs visant à nous informer des seuils à ne pas dépasser dans chacune de ces sphères, sous peine d’engendrer de graves déséquilibres environnementaux. Les limites planétaires nous servent également de repères, afin de nous aider à nous développer sans menacer notre écosystème. Elles nous indiquent donc, d’une certaine manière, le « périmètre » de développement sûr et pérenne. Dépasser une seule de ces limites menace les ressources, et le bon fonctionnement de la planète et de ses habitants. Actuellement, six limites planétaires sur neuf sont déjà dépassées. En janvier 2022, l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère (la pollution chimique) a été quantifiée par une étude publiée par la revue Environmental Science and Technology, et il s’est avéré qu’elle est devenue la cinquième limite dépassée. Elle a été suivie en avril 2022 par le dépassement de la limite concernant l’utilisation mondiale de l’eau.
Le système économique mondial doit changer, que nous le voulions ou non. Selon les calculs de l’organisation environnementale Global Footprint Network, si le monde entier menait le même mode de vie que les Suisses, il faudrait les ressources de trois Terres pour y répondre. Il est donc impossible de maintenir ce statu quo en Europe encore longtemps. Nous consommons déjà aujourd’hui les ressources des générations futures.
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Cet article est extrait du cours Just People. Vous pouvez commander le manuel du cours ou le suivre en ligne, en solo ou en petit groupe !