Créatrice dans l’âme et amoureuse de la nature, Noémie Girardet fabrique du neuf avec des bijoux anciens ou cassés. Au travers de cette activité, elle manifeste l’importance de vivre une vie respectueuse de la nature qui nous entoure, en réutilisant ce qui existe déjà.
« Depuis très jeune, j’ai toujours manifesté un grand intérêt pour la nature et son fonctionnement. » Noémie Girardet, 26 ans, est convaincue qu’en apprenant à connaître le monde, « on apprend à l’aimer et on comprend pourquoi il est important de le protéger. » Et vivre en respectant les ressources qui nous sont confiées ne signifie pas pour autant se priver des belles choses, auxquelles Noémie est sensible. C’est pourquoi depuis trois ans, celle qui suit un master en études muséales fabrique colliers, bracelets et boucles d’oreilles à partir de bijoux anciens ou cassés et de perles qu’elle récupère en deuxième main. « Mon optique c’est que nous avons le droit de posséder des bijoux ou de bien s’habiller en le faisant de façon respectueuse. »
Un loisir bon pour la planète
Ce qui a commencé comme un simple hobby durant le confinement en 2020 s’est vite transformé en une activité rémunératrice accessoire, qu’elle exerce à côté de ses études et de son job d’étudiante. « J’ai retrouvé une vieille boîte de perles et j’ai commencé à créer. J’ai vite été satisfaite de mon travail et constaté que mes bijoux plaisaient également aux autres. » Noémie crée alors un compte Instagram qui devient une vitrine pour ses créations. Rapidement, elle et se décide à les mettre en vente, puisqu’elle ne voit pas l’intérêt de garder des dizaines de bijoux pour elle. « Il est important pour moi de les vendre à un prix que j’estime le plus juste possible, mais aussi accessible. À la dimension écologique de ma démarche, j’associe également un aspect social. »
Même si c’est l’ennui lié au confinement qui l’a poussée, la démarche de Noémie est consciente dès le départ ; « cela n’aurait eu aucun intérêt pour moi si j’avais dû acheter du matériel neuf », affirme-t-elle. Ce qui donne du sens à son activité, c’est de redonner vie à des objets qui ne sont plus utilisés. Cela porte un nom : l’upcycling. On lui demande parfois des réparations, qu’elle effectue avec plaisir, puisque cela s’inscrit dans ses valeurs : conserver plutôt que jeter. Ses convictions s’ancrent également dans sa foi chrétienne : « Je suis d’avis que le monde dans lequel on vit n’est pas juste le décor de nos existences, et n’est pas là uniquement pour satisfaire nos besoins. »
Sérénité et joie
Noémie ne prévoit pas de lâcher cette activité, même une fois qu’elle aura un emploi principal, qu’elle espère trouver en tant que conservatrice dans un musée, si possible à temps partiel. « J’aime faire beaucoup de choses et je souhaite garder du temps pour des activités utiles à la société. » Elle apprécie de plus en plus l’animation d’ateliers de fabrication de bijoux, qu’elle a eu l’occasion de tester déjà quatre fois, et se voit bien développer cette activité « pour que les gens voient qu’ils sont aussi capables de créer. »
Si elle est impliquée dans la poursuite d’un mode de vie respectueux du monde qui nous entoure, elle admet que changer ses habitudes reste compliqué « car nous sommes incités à acheter sans cesse. Même en achetant en seconde main, j’essaie de ne pas être dans la surabondance. La radicalité n’est pas importante, il nous faut faire du mieux possible. Au final, je le vis comme quelque chose qui m’apporte sérénité et joie. »
Rédaction et photo de couverture : Joëlle Misson-Tille